La restriction calorique permet de vivre plus longtemps en meilleure santé

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Manger moins pour vivre plus vieux? Une restriction calorique prolongée semble bel et bien ralentir le processus de vieillissement de plusieurs espèces animales! Reste à valider le tout chez l’humain…

Des résultats surprenants en laboratoire

Depuis plus de 70 ans, des scientifiques de partout dans le monde s’intéressent au phénomène de la restriction énergétique. En réduisant de 25 à 60% les calories totales de la diète habituelle, il est possible d’augmenter la durée de vie des rongeurs et autres espèces (poissons, mouches, vers et levures) ayant une courte espérance de vie (moins de 2 ans).

En effet, une telle restriction énergétique prolongerait l’espérance de vie des rongeurs de 50%! Pour obtenir ce résultat, un apport optimal en éléments nutritifs (vitamines, minéraux, antioxydants, etc.) a été maintenu malgré la restriction énergétique.

De plus, la restriction énergétique aurait protégé les rongeurs contre certaines maladies comme le cancer, le diabète et les maladies du cœur.

Et chez les humains?

Depuis la dernière décennie, des résultats suggèrent que les primates (singes rhésus), qui ont une durée de vie plus longue (25 ans) que les autres espèces étudiées jusqu’à maintenant, retirent également des effets bénéfiques d’une diète réduite en calories.

Mais si la restriction calorique semble prolonger la vie de plusieurs espèces animales, en est-il de même pour l’humain? Il est fort probable que les mêmes avantages s’observent chez les humains mais, en réalité, nul n’en est absolument certain. En effet, aucune étude n’a encore analysé le phénomène chez les humains. Le métabolisme de l’humain, son développement et son mécanisme de reproduction sont fort différents de ceux des petits animaux. C’est d’ailleurs ce que tente de découvrir l’Institut national américain de santé (NIH) en finançant la première étude du genre (toujours en cours)!

Oui, les bénéfices de la restriction calorique chez l’humain sont probables. Mais cette «probabilité» vaut-elle la peine de s’investir dans une expérience difficile et exigeante pendant tout le reste de notre vie?

Un régime difficile à suivre

Le docteur Roy Walford, un des premiers chercheurs à s’intéresser à la restriction calorique, a depuis longtemps coupé dans son menu. Pas de beurre sur ses pommes de terre, pas de confiture sur ses rôties ni de crème dans son café. Le menu qu’il recommande fournit environ 1 500 Calories par jour, soit en moyenne 500 Calories de moins que les besoins moyens d’un adulte en santé. Voici ce à quoi peut ressembler ce menu :

Menu type
Déjeuner

250 ml (1 tasse) de jus d’orange
1 tranche de pain de grains entiers
1 œuf poché
Café ou thé

Dîner

1 muffin anglais de blé entier
125 ml (½ tasse) de fromage cottage mélangé à 125 ml (½ tasse) de yogourt nature et 1 c. à table de germe de blé
1 pomme

Souper

85 g (3 oz) de poulet grillé sans peau
1 pomme de terre avec la pelure
250 ml (1 tasse) d’épinards cuits

Dessert

5 dattes
1 petit muffin à l’avoine
250 ml (1 tasse) de lait

De plus, réduire drastiquement la quantité d’énergie (Calories) qu’une personne consomme peut mener à plusieurs effets secondaires indésirables : la faim, des signes de dépression, des sautes d’humeur, le développement d’obsession face à la nourriture, une plus grande sensibilité au froid, etc.


Vivre jusqu’à 120 ans peut être pour certains un objectif louable. Mais ces années de plus en valent-elles vraiment la peine, si c’est pour sacrifier une partie de sa qualité de vie pendant de nombreuses années?

Adoptez une saine alimentation et soyez actif : vous bénéficierez ainsi du meilleur des deux mondes!


Références

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