Le crudivorisme

Végétarisme

Il est généralement établi par la communauté scientifique que les humains cuisent leur nourriture depuis au moins 250 000 ans. Cependant, certaines preuves laissent croire que cette pratique pourrait dater d’aussi loin que 1,6 millions d’années.

Le crudivorisme est un mouvement alimentaire qui tire ses racines de l’Évangile de la paix des Esseniens, une ancienne secte juive, qui date de plus de 2000 ans et qui ne consommait que des aliments crus. Cependant, l’adhésion de plus en plus grandissante à ce régime serait associée au regain de popularité que vit ce mouvement alimentaire, notamment par la contribution d’Ann Wingmore et Viktoras Kulvinkas, fondateurs de l’Institut de santé Hippocrate.

Qu’est-ce que le crudivorisme?

Les crudivores consomment des aliments crus et de préférence biologiques. Les aliments ne peuvent donc pas dépasser la température de 40°C (104°F) et les seules transformations qu’ils peuvent subir sont la fermentation ou la germination. Les crudivores sont, pour la plupart, végétariens ou végétaliens, mais certaines personnes intègrent également la viande crue à leur alimentation.

Selon certaines croyances, la principale raison poussant les crudivores à consommer des aliments qui n’ont pas été cuits à une température de plus de 40°C (104°F) est que la cuisson provoque la destruction des enzymes naturellement présentes dans les aliments. Selon l’hypothèse, la destruction de ces enzymes pousse les organes du tube digestif ainsi que le pancréas à en sécréter davantage pour pallier à cette destruction. Ceci demanderait donc un effort plus important de la part de l’organisme et le corps deviendrait vulnérable aux allergies et à plusieurs maladies.

Certains adeptes du crudivorisme iraient même jusqu’à déclarer que la cuisson des aliments entraînerait la création de « poisons », de « toxines » et de molécules carcinogènes qui rendraient la nourriture indigeste.

Qu’en est-il en réalité?

Bien qu’il soit vrai de dire que les aliments contiennent des enzymes, il est faux de croire que ces enzymes sont nécessaires à la digestion. En effet, les enzymes présentes dans les aliments peuvent servir de catalyseurs à une panoplie de réactions autres que la digestion et certaines d’entre elles favorisent le début de la digestion. Cependant, une fois les aliments à l’intérieur de l’estomac, le pH acide des sécrétions gastriques détruit la plupart des enzymes présentes dans les aliments. Les organes digestifs poursuivent le travail en sécrétant toutes les enzymes nécessaires pour continuer et terminer les processus de digestion.

Par ailleurs, il est également vrai de dire que la cuisson n’amène pas que du bon. En effet, certains traitements thermiques peuvent détruire certaines vitamines. Par exemple, la cuisson à l’eau bouillante entraîne la perte de vitamines et de minéraux et les aliments carbonisés (comme sur le BBQ) peuvent contenir des agents considérés comme carcinogènes.

Toutefois, le fait de cuire nos aliments a permis de les rendre plus facilement digestibles et d’offrir une plus grande biodisponibilité de certains nutriments comme le lycopène, composé de la famille des caroténoïdes qui donne la couleur rouge aux tomates. La cuisson permet également le ramollissement des fibres alimentaires. Ces contributions de la cuisson fournissent ainsi plus de calories et donc plus d’énergie pour permettre le développement du cerveau de l’être humain. De plus, la cuisson des aliments permet de détruire des microorganismes et des toxines, réduisant ainsi les risques de toxi-infections alimentaires.

Impacts sur la santé

Bien que le fondement de ce mouvement ne soit pas appuyé par la science, il existe de bons points au crudivorisme. Par exemple, ce type d’alimentation est riche en fruits, en légumes et en légumineuses et donc en fibres qui favorisent la satiété. De plus, contrairement à d’autres types de dogmes alimentaires, il n’y a pas de restriction en ce qui concerne les quantités et les crudivores ne souffrent donc pas de la faim!

Cependant, comme la plupart des adeptes du crudivorisme n’intègrent pas d’aliments d’origine animale, les risques de carence en vitamine B12 sont élevés. Pour pallier à cette carence, les mêmes conseils que chez les végétaliens devraient être appliqués.

De plus, il a été démontré que les crudivores consommaient généralement trop peu de calcium et une étude a permis d’observer que la densité minérale osseuse des crudivores était plus faible que celle de personnes ayant une diète omnivore. Chez ces personnes, cela se traduit donc par une plus grande fragilité osseuse.

Une recherche allemande étudiant l’impact de la diète crudivore chez des adultes a observé une perte pondérale moyenne de 9,9 kg chez les hommes et de 12 kg chez les femmes après l’adoption de ce régime. De plus, 30% de ces femmes souffraient d’aménorrhée (arrêt des menstruations) partielle ou complète.

Notons que l’alimentation crudivore n’est pas recommandée pour les femmes enceintes, les enfants et les adolescents car les conséquences de ce type d’alimentation n’ont pas été évaluées chez ces individus.

Références

  • 1. Passeportsanté.net Alimentation vivante (crudivorisme). [citée le 18 août 2011] https://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/Regimes/Fiche.aspx?doc=alimentation_vivante_regime
  • 2. OPDQ Manuel de nutrition clinique. Alimentation vivante ou crudivorisme. [citée le 18 août 2011] https://www.opdq.org/extranet/manuel/opdqManuel/contenu/vegetarisme/index.htm
  • 3. Montréal Campus. Cru, dis-tu? [citée le 18 août 2011] https://www.montrealcampus.ca/cru-dis-tu
  • 4. VeganHealth.org Raw Food Vegan Diets [citée le 24 août 2011] https://www.veganhealth.org/articles/cooking

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