Manger en famille améliore les habitudes alimentaires

Cuisine maison

De plus en plus d’observations portent à croire que le simple fait de prendre un repas cuisiné et mangé en famille améliore les habitudes alimentaires des gens.

Dans les faits

Selon l’enquête canadienne des collectivités et l’enquête de nutrition auprès des enfants québécois, une très grande majorité des enfants mange occasionnellement ou fréquemment au restaurant. Dans une autre étude effectuée sur 240 parents d’enfants de 2 à 6 ans, 22% des parents ont rapporté que leurs enfants mangeaient dans une chaîne de restauration rapide au moins une fois par semaine. Les chercheurs ont également évalué à quelle fréquence ces enfants regardaient la télévision de façon hebdomadaire. Suite à ces données, ils ont déterminé une corrélation entre le temps que passent les enfants d’âge préscolaire devant la télévision et la fréquence de consommation d’aliments de type « fast food ».

Plus récemment, une étude parue en 2010 rapporte que les repas en famille semblent jouer un rôle important dans les choix alimentaires sains chez les adolescents. Cela leur permettrait même d’éviter de développer des comportements malsains par rapport aux aliments.

En 2008, le Journal of the American Dietetic Association publiait une étude sur les perceptions et les bénéfices des repas en famille chez les jeunes âgés entre 8 et 10 ans. Les parents rapportent plusieurs bénéfices du repas en famille, tels que le temps et la qualité de conversation, le sentiment d’appartenance à la famille, et l’amélioration des habitudes alimentaires. Par exemple, les adolescents amélioraient la planification de leurs repas, avaient davantage d’intérêt pour de nouvelles recettes et idées, et ils avaient moins de conflits à table.
Une autre étude publiée en 2006 démontrait que les jeunes adolescents étaient plus enclins à avouer manger plus de 5 fois par semaine en famille que les adolescents plus âgés. Les raisons évoqués le plus souvent chez les adolescents qui réussissent moins à manger en famille sont les problèmes reliés aux horaires non compatibles des membres de leur famille respective. Entre les garçons et les filles, ce sont celles-ci qui disaient manger plus régulièrement en famille tout en remarquant les difficultés rencontrés au niveau des horaires de chacun. En général, les études démontrent que les repas en famille sont perçus de façon positive de la part des parents et des adolecents. Les repas en famille seraient un outil considérable pour améliorer l’unité familiale et permettraient aussi aux parents de donner le bon exemple à leurs enfants.


D’autres données plutôt surprenantes

Les enfants et adolescents mangent trop souvent seuls, c’est-à-dire de 3 à 7 fois par semaine :

  • 11% des enfants de 9 ans
  • 13% des jeunes adolescents de 13 ans
  • 19% des adolescents de 16 ans

Et s’ils ne mangent pas seuls, 45,7% des jeunes de 13 ans regardent toujours ou souvent la télévision au moment du repas. Un scénario semblable se produit chez les adolescents de 16 ans (45,9%).


Manger en famille pour la santé de tous!

Selon un sondage effectué en 2004 par les Diététistes du Canada, les repas cuisinés à la maison permettent d’augmenter la consommation de fibres, de grains entiers, de légumes et de vitamines et minéraux, tels le fer et le calcium. De plus, 86% des 4080 répondants croient que cela permet aussi de mieux contrôlerles calories, le gras et le sel ingérés, tout en enseignant aux enfants ce que représentent de saines habitudes. La plupart des répondants s’entendent donc pour dire que le repas familial n’est que positif pour la santé. Dans un idéal plus près que l’on ne le croit, le simple fait de manger en famille amènerait les Canadiens à appliquer les saines habitudes alimentaires à leur quotidien. Ainsi, ils peuvent échanger davantage entre les membres de leur famille, apprendre à écouter les signaux que le corps envoie afin de mieux contrôler son appétit, de même que découvrir de nouvelles saveurs et textures. Cela aurait même un lien avec la diminution des problèmes de santé pondérale.

Les habitudes et préférences alimentaires s’établissent tôt dans la vie. Manger des repas en famille promeut de saines habitudes alimentaires par des modèles parentaux appropriés et l’apprentissage dans le choix d’aliments sains.

Références

  • Enquête de nutrition auprès des enfants québécois de 4 ans. Instititut de la statistique du Québec 2005.
  • Neumark-Sztainer D, Larson NL, Story M et al. Family meals and adolescents: what have we learned from project EAT (Eating Among Teens)? Public Health Nutr. 2010;13(7):1113-1121.
  • Fulkerson JA, Rydell S et al. Family meals: Perceptions of benefits and challenges amoug parents of 8 to 10 year-old children. J Am Diet Assoc 2008;108:706-709.
  • Tavares, E. M. et al. The Association of Television and Video Viewing with Fast Food Intake by Preschool-Age Children, Obesity (Silver Spring), 2006 Nov;14(11):2034-41.
  • Nuemark-Sztainer, D., Eating among teens: Do family mealtimes make a difference for adolescents’ nutrition?, New Direction for Child and Adolescent Development, 2006 Spring;(111):91-105.
  • Videon, T. M., Influences on adolescent eating patterns: the importance of family meals,
  • Journal of Adolescent Health. 2003 May;32(5):365-73.
  • Fulkerson, J. A., Adolescent and Parent Views of Family Meals, Journal of the American Dietetic Association, 2006;106(4) :526-532.

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