Et si on faisait un bulletin des dîners à l’école?

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Dans plusieurs écoles primaires, les enfants viennent de recevoir un premier bulletin. C’est plutôt un bulletin

préliminaire avant la fin de la première étape, question de savoir si nous sommes bien partis ou s’il faut rapidement ajuster quelque chose. On sait sur quels paramètres nos enfants sont évalués, et on sait ce qu’on attend d’eux.

Si on faisait une évaluation des dîners au service de garde, quels paramètres regarderait-on? Et qu’attendrions-nous d’eux? Voici quelques éléments que j’inclurais au bulletin.

Durée

Au moins 25 minutes assis: c’est la durée idéale.

Quand les enfants ont moins de temps pour manger, ils ont tendance à laisser les fruits et les légumes de côté. S’ils ont dans une cafétéria, ils laissent plus souvent l’entrée et le lait sur le plateau. Bref, on dirait qu’ils mangent rapidement les aliments qui les bourrent. La qualité de leur alimentation écope, sans oublier l’impact énorme en terme de gaspillage d’aliments.

Manger n’est pas une course. Il faut éviter de féliciter ou donner des privilèges aux premiers qui finissent.

S’il manque de four à micro-ondes, on gagne de découvrir ou redécouvrir le Thermos. Il y a tellement de possibilités de délicieux repas chauds qui lui conviennent: des pâtes au chili en passant par le pâté chinois, les mets en sauce comme le tofu général tao, les mijotés comme le boeuf bourguignon et les sauté comme poulet au gingembre.

Lieux

L’endroit où mangent les enfants leur permet-il de « changer d’air »? Leur donne-t-il accès à un évier pour se laver les mains, à de l’eau potable, à un bac de recyclage?

Les écoles et les services de garde font bien sûr leur possible, mais c’est important de savoir que tous ces éléments influencent l’expérience qu’est le dîner… 180 jours par années!

Ambiance

On la veut conviviale, car le moment du repas n’est pas qu’une occasion pour se nourrir, c’est aussi un moment de partage et de socialisation. Les enfants doivent pouvoir discuter entre eux. Calmement, bien sûr! Le brouhaha est sans doute l’obstacle le plus fréquent au bon déroulement des repas. Mais ça ne signifie pas qu’il faille le régler en imposant le silence.

Interventions

Le rôle des surveillants et des éducateurs est d’assurer la sécurité des jeunes, de faire de la discipline au besoin et d’instaurer un climat agréable lors du repas. Non, ce n’est pas de dire à l’enfant quoi et combien manger, ni le réprimander sur le contenu de sa boîte à lunch.

Il y a une seule personne qui peut décider de la quantité qu’elle mange au repas: l’enfant lui-même. Il est le seul en contact avec ses signaux de faim et de satiété, le seul en position de savoir de quelles portions son corps a besoin. Pas de « 2-3 bouchées de plus » ou « mange au moins la moitié de ton lunch ».

On souhaite également que l’intervenant laisse l’enfant manger ce qu’il a dans sa boîte à lunch sans émettre de commentaire négatif sur les aliments et sans lui prescrire de manger un aliment plutôt qu’un autre. Les parents sont responsables de préparer le lunch. Dire à l’enfant que tel ou tel aliment n’est pas bon lui, c’est comme lui dire que ses parents ne prennent pas très bien soin de lui. On ne souhaite évidemment pas ça! Si l’intervenant a des commentaires à émettre ou des conseils et des suggestions à donner, c’est directement au parent qu’il doit s’adresser.

Les défis des services de garde et des services alimentaires sont nombreux, mais la bonne volonté est réelle. Chez Extenso, nous travaillons notamment à développer des ressources pour les aider à plusieurs égards. Nous n’aurons pas le pouvoir d’ajouter des locaux, mais nous avons beaucoup d’informations, de conseils et de trucs à partager. Comme avec le bulletin préliminaire de nos enfants, on souhaite tous voir nos écoles et nos services de garde sur le bon chemin.

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