Lait et produits laitiers : à couper dans le cas d’une gastro?

Au contraire. Lorsque les vomissements ont cessé depuis 4 à 6 heures et qu’il n’y a pas de déshydratation, l’enfant peut recommencer à manger des aliments faisant partie de sa diète habituelle, incluant le lait maternel, la préparation pour nourrissons ou encore le lait de vache. D’ailleurs, il est fortement recommandé de ne pas trop attendre (maximum 12 heures) avant de reprendre l’alimentation habituelle, car celle-ci contribue à la protection et à la reconstruction de la muqueuse intestinale qui a été endommagée à la suite de l’infection.

L’alimentation habituelle selon l’âge doit faire partie intégrante du traitement de la gastro-entérite :

1. Dans le cas où l’enfant a de la diarrhée mais qu’il ne vomit pas ou peu :

Si l’enfant est nourri au sein, poursuivez l’allaitement. Le lait maternel accélère la guérison de la diarrhée.
Dans les autres cas, l’alimentation habituelle doit être maintenue en l’absence de déshydratation ou encore recommencée dès que l’hydratation est rétablie ou que les vomissements ont cessé.

2. Dans le cas où l’enfant a de la diarrhée et qu’il vomit beaucoup :

Si l’enfant est nourri au sein, continuez l’allaitement mais coupez, s’il y a lieu, les aliments solides pendant environ 4 heures. Offrez-lui des tétées plus courtes plus souvent.
Dans les autres cas où le bébé ne prend pas bien le sein, donnez-lui toutes les 5 à 10 minutes une petite quantité de solution de réhydratation.

Contrairement à ce que bien des gens croient, l’alimentation diminue la diarrhée lorsqu’elle est utilisée conjointement aux solutions de réhydratation.

Quoi donner et dans quel ordre

L’information sur la digestibilité et la tolérance aux aliments dans le cas d’une diarrhée aiguë est limitée. Il n’y a pas de consensus quant à l’ordre d’introduction ni au choix d’aliments. Par contre, voici certains conseils qui peuvent vous aider :

Donnez de petites quantités de nourriture en plusieurs petits repas pour éviter le retour des nausées.
Les aliments renfermant de l’amidon semblent être plus facilement tolérés au début de la réintroduction des aliments. Parmi ces aliments on trouve : le riz, le blé, la pomme de terre, le pain, les céréales, les viandes maigres, le yogourt, les fruits et les légumes.
Un régime à base de banane, de riz, de sauce aux pommes et de pain grillé, bien que riche en amidon et bien toléré, devrait constituer un repas de transition seulement en raison de sa faible valeur nutritive.
Les aliments à teneur élevée en sucres simples comme les jus, les gelées à saveur de fruits, les boissons gazeuses, etc. devraient être évités tant que la diarrhée n’a pas cessé, car ils risqueraient d’exacerber celle-ci.
Les aliments riches en gras comme les aliments frits peuvent également être mal tolérés. Par contre, une certaine quantité de gras est nécessaire pour augmenter l’apport en calories. Il n’y a donc pas d’inconvénient à donner du lait entier (3,25 %) ou à 2 % de matières grasses.

Des habitudes à ne pas répéter

La dilution du lait de vache ou de la préparation pour nourrissons n’est pas nécessaire (ni recommandée), car elle diminue les apports en éléments importants pour la guérison (calories, protéines, gras).
Une préparation pour nourrissons ou un lait sans lactose ne sont ni justifiés ni nécessaires si la déshydratation a été bien corrigée. Selon une recension d’études, 90 % des enfants peuvent tolérer efficacement le lactose.

Par contre, en présence de déshydratation ou de diarrhée persistant pendant plus de 10 jours, ou encore si la diarrhée augmente de façon notoire au moment de la réintroduction du lait ou de la préparation, l’utilisation d’un produit sans lactose est indiquée

Un changement pour une préparation contenant des protéines de soya n’est ni nécessaire ni recommandée chez les bébés de moins de 2 mois, car il pourrait y avoir un risque potentiel de sensibilisation aux protéines.

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