Soya et ménopause

Ménopause

La longévité et la santé des populations asiatiques suscitent l’intérêt des chercheurs depuis de nombreuses années. Les regards se sont vite tournés vers un aliment à la base même de leur alimentation, c’est-à-dire le soya. Les possibles bienfaits de cet aliment chez la femme ménopausée suscitent de plus en plus d’intérêt chez les femmes concernées et la communauté scientifique s’est penchée sur la question. Dans l’article suivant, Extenso fait pour vous la lumière sur ce sujet d’actualité!

Profil du soya

Le soya est une légumineuse riche en fibres alimentaires, en protéines et en plusieurs autres nutriments tels que le phosphore et le magnésium. Dans le contexte de ménopause, c’est sa teneur en phyto-œstrogène qui retient l’attention. En effet, le soya contient des isoflavones, soient la génistéine, la daidzéine et la glycitéine. Il s’agit de substances naturellement présentes dans la plante de soya qui joue un rôle au niveau hormonal semblable à l’œstrogène, mais de moindre ampleur.

La ménopause est caractérisée par la fin du cycle de procréation de la femme et il en résulte une diminution de la production d’œstrogènes par le corps. Pour contrer les symptômes associés à la ménopause, notamment les bouffées de chaleur et la déminéralisation osseuse, l’hormono thérapie a longtemps été une solution. Or, certaines études ont prouvé une hausse de la prévalence de maladies cardiovasculaires et de cancer chez les femmes sous ce type de traitement. Comme il n’y a pas de véritable consensus à cet égard, la présence d’un aliment naturellement riche en phyto-œstrogènes a suscité l’intérêt de la communauté scientifique. Le questionnement est le suivant : le soya pourrait-il permettre d’amoindrir les symptômes de la ménopause sans pour autant engendrer les potentiels effets secondaires de la thérapie hormonale.

Perte de masse osseuse

La déminéralisation des os et une augmentation des risques d’ostéoporose chez les femmes de plus de 50 ans n’est pas un secret. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles les besoins en calcium s’élèvent à 1200 mg/jour pour ce segment de la population.

Une large étude menée en Asie suggérait que la prise de soya procurait un effet protecteur quant à la déminéralisation osseuse. Plusieurs études partant de cette hypothèse n’ont malheureusement pas permis de constater de différence significative entre la masse osseuse des groupes de sujets qui augmentaient leur consommation de soya par rapport aux groupes placebo. Il est donc impossible de donner au soya le mérite de prévenir la déminéralisation osseuse auprès des femmes ménopausées.

Cancer du sein

Plusieurs femmes ont cessé de recourir à l’hormonothérapie étant donné les risques qui pouvaient y être associés dans certains cas. Or, puisque les phyto-œstrogènes du soya sont considérés des «hormones naturelles», plusieurs se demandent si un risque du même genre pourrait être associé à une surconsommation de soya. Dans les années 1990, une étude avait effectivement trouvé une relation entre la consommation de soya et une hausse de la prolifération cellulaire dans les tissus et les fluides du sein. Plusieurs études ont démenti cette hypothèse et plusieurs chercheurs souhaitaient maintenant vérifier si au contraire, la consommation de soya pouvait avoir un effet protecteur et diminuer le risque de développer le cancer du sein. Pour l’instant, les résultats sont peu concluants et il est difficile d’affirmer que les isoflavones protègent contre le cancer.

Système cardiovasculaire

La consommation d’isoflavones semble aussi bénéfique au niveau cardiovasculaire. En effet, il en résulte un meilleur fonctionnement des vaisseaux sanguins et une amélioration des tissus internes des artères. Le profil lipidique (taux de cholestérol) bénéficie aussi de l’ajout de soya à l’alimentation. Ceci s’explique entre autres par le principe qu’une augmentation de la consommation de soya est souvent associée à une diminution de l’apport en gras saturés, provenant des produits d’origine animale.

Impact sur la mémoire

Les troubles cognitifs, ou de mémoire, affectent malheureusement bon nombre de personnes âgées. La consommation de soya à la ménopause pourrait-elle procurer un effet préventif à cet égard? Malheureusement, à ce jour, les résultats sont contradictoires et peu satisfaisants. Si effet il y a, il serait davantage bénéfique lorsque le soya est intégré à l’alimentation de la femme âgée de moins de 65 ans.

Il semble y avoir un lien entre la prise d’œstrogènes et une élévation des risques de démence, notamment l’Alzheimer. Notons toutefois que les isoflavones provenant du soya sont considérées des oestrogènes à faible effet. Néanmoins, il est recommandé pour les femmes de plus de 65 ans de limiter leur consommation d’aliments à base de soya à deux fois par jour et d’éviter les suppléments d’isoflavones. Les produits à base de soya comprennent par exemple la boisson de soya, le tofu, le tempeh, les edamames et les haricots de soya rôtis.

En terminant, le soya demeure un aliment intéressant à intégrer dans une alimentation équilibrée et variée. Il s’agit d’une excellente source de protéines et de fibres et parfois même de calcium, lorsque consommé sous forme de tofu qui en contient ou d’une boisson de soya enrichie. D’origine végétale, le soya est assurément un aliment à inclure dans notre alimentation, notamment à celle des femmes, même s’il ne règle pas tous les problèmes associés à la ménopause.

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