Les boissons sucrées contribuent à l’obésité infantile

Poids

Les boissons sucrées constituent une source importante de sucres ajoutés et de calories. Et comme elles ne rassasient pas, ces calories s’ajoutent à celles fournies par les autres aliments normalement consommés dans la journée. Et qui dit excès de calories dit aussi kilos en trop…

Les jeunes : des « bibittes » à sucre ?

Au cours des deux dernières décennies, l’engouement pour les boissons gazeuses, les boissons aux fruits, les thés glacés, les eaux vitaminées et les boissons pour sportifs a marqué les habitudes alimentaires de nos jeunes.

Aux États-Unis, les jeunes Américains ont presque doublé leur consommation de boissons sucrées en 10 ans. Si bien que celles-ci sont devenues la première source de sucre dans l’alimentation des jeunes Américains et Canadiens. Un adolescent québécois boit en moyenne un demi-litre de boissons sucrées par jour et les adolescentes, un tiers de litre, soit l’équivalent d’environ 9 à 15 sachets de sucre…

Une seule canette de boisson sucrée renferme près du maximum de sucre ajouté recommandé pour une journée ! Et c’est sans compter le sucre présent dans de nombreux produits transformés ou prêt à manger.

L’obésité infantile : une cause en bouteille

Parallèlement, l’obésité chez les jeunes devient un problème de plus en plus préoccupant en Amérique du Nord. Les boissons sucrées, tout comme la sédentarité et les produits hautement transformés gras et sucrés, prennent place au banc des accusés.

Selon une étude menée auprès d’enfants d’âge scolaire, plus les enfants boivent de boissons sucrées (et moins ils boivent de lait), plus leurs apports caloriques augmentent. Or, les jeunes Québécois délaissent de plus en plus le lait ou ses substituts au profit des boissons sucrées. Ainsi, plus de la moitié des adolescents ne consomment pas le minimum de portions de lait et substituts recommandées quotidiennement.

Et ce n’est pas tout : une autre étude réalisée par des chercheurs de l’Hôpital pour enfants de Boston et du Harvard Medical School démontre les méfaits de ce type de boisson. Pour chaque boisson sucrée additionnelle consommée, les risques de développer de l’obésité augmenteraient de 60 % chez les enfants qui ont participé à l’étude.

Malheureusement, les boissons sucrées gagnent des adeptes de plus en plus jeunes. Or, une étude publiée en 2013 et effectuée chez 9 600 jeunes suggère que les enfants âgés de 2 à 5 ans qui consommaient 1 boisson sucrée ou plus par jour avaient un poids plus élevé et étaient plus à risque de développer un surpoids ou de l’obésité dans les 2 années suivantes comparativement aux jeunes enfants qui avaient l’habitude de boire moins de boissons sucrées.

Bien qu’aucune relation directe entre les boissons sucrées et l’obésité ne puisse être établie, la consommation de boissons sucrées est un important contributeur de l’obésité chez les jeunes. De plus, les habitudes de vie accompagnant la consommation de ces boissons, telles la consommation accrue de produits hautement transformés et la sédentarité, favorisent aussi le gain de poids.
La révision de la politique québécoise de la jeunesse 2030 du Secrétariat à la jeunesse du Québec publiée en mars 2016 fait d’ailleurs état de ce constat. En effet, cette instance gouvernementale a déclaré dans sa politique que « les problèmes de santé reliés à l’alimentation les plus courants sont l’embonpoint et l’obésité » qui « peuvent être dus à des habitudes de surconsommation d’aliments transformés à fort contenu calorique et peu nutritif, telles que les boissons sucrées. »

À la maison comme à l’extérieur, faites de l’eau votre meilleure arme contre la soif. Pour ce faire, traînez une gourde d’eau partout où vous allez et conservez un pichet d’eau froide dans le réfrigérateur. Transformez également l’eau plate en boisson alléchante en y ajoutant des herbes fraîches (menthe, basilic, romarin, etc.), des petits fruits (fraises, framboises, bleuets, etc.) ou des glaçons de formes amusantes.

Des explications qui commencent à s’éclaircir…

Ne comblant pas la faim, la consommation de calories liquides serait plus dommageable pour le poids que la consommation d’aliments solides. Ceci s’explique par le fait que, contrairement au glucose, le fructose présent dans ce type de boisson n’induit pas la sécrétion de l’hormone de satiété (la leptine), ce qui peut nous pousser à manger davantage. Renfermant jusqu’à 7 sachets de sucre par tasse, les boissons sucrées représentent donc souvent que des calories superflues favorisant un gain de poids et de masse adipeuse.

De plus, comme le sucre contenu dans les boissons sucrées est présent en grande quantité sous forme libre — c’est-à-dire qu’il n’est pas lié à d’autres nutriments ralentissant son absorption dans l’organisme, comme c’est le cas dans les fruits frais qui contiennent naturellement des fibres alimentaires — il est absorbé à vitesse grand V, ce qui augmente les risques d’insuffisance en insuline, de diabète de type 2 et d’obésité.

Le type de sucre habituellement présent dans les boissons sucrées, soit le sirop de glucose-fructose, qui est plus riche en fructose que le sucre de table, favoriserait également le gain de poids et le développement de maladies chroniques. Ceci s’expliquerait par le fait que ce type de sucre se rend directement au foie et se transforme donc plus rapidement en triglycérides et en réserve adipeuse, comparativement au sucre de table qui circule dans le sang avant de se rendre dans toutes les cellules de l’organisme.

Une cause parmi tant d’autres…

L’obésité est une condition complexe. Une multitude de facteurs peuvent être à l’origine de l’excédent de poids des jeunes d’aujourd’hui :

  • Le bagage génétique
  • La sédentarité et le temps accru devant les écrans (télévision, cellulaire, tablette, etc.)
  • La mauvaise écoute des signaux de faim et de satiété
  • Une alimentation riche en matières grasses et en sucres simples
  • Une consommation importante de produits hautement transformés
  • Des portions démesurées
  • Le puissant marketing des géants du fast-food, notamment les nombreuses publicités présentées à la télévision
  • Une grande consommation de boissons sucrées
Pour prévenir l’obésité infantile, armez votre jeune contre les nombreux pièges de l’industrie agroalimentaire et de l’environnement « obésogène » :
  • Incitez-le à bouger plus et à moins regarder les écrans. Saviez-vous que le simple fait de rester debout plus souvent au cours de la journée, plutôt qu’être assis devant un écran (télévision, cellulaire, tablette, etc.), permet d’améliorer la santé de toute la famille ? Une bonne façon de les inciter à bouger plus est de leur montrer l’exemple en participant avec eux à des événements sportifs familiaux, lors desquels ils pourront expérimenter les sentiments de dépassement et de fierté.
  • Valorisez l’écoute des signaux de faim chez votre enfant. La meilleure façon de ne pas se laisser tenter par des aliments gras et sucrés chaque fois qu’on passe à côté d’un dépanneur, d’une boulangerie ou d’une machine distributrice est de savoir distinguer les « vraies faims physiques » (gargouillis dans le ventre, petite baisse d’énergie, augmentation de la salivation, etc.) des « fausses faims » (ça sent ou ça a l’air trop bon, manger pour camoufler certaines émotions négatives, etc.).
  • Valorisez l’écoute des signaux de satiété chez votre enfant. La meilleure façon de ne pas se laisser berner par les grands formats d’aliments et de boissons servis à l’extérieur de la maison est d’apprendre à vos jeunes à reconnaître les sensations liées à la satiété (les aliments sont moins goûteux, l’énergie revient, la faim a disparu) signifiant qu’il est temps d’arrêter de manger avant d’être trop plein.
  • Mangez le plus possible en famille à table et prenez le temps de manger tranquillement.
  • Cuisinez en famille pour transmettre vos habiletés culinaires à vos enfants.
  • Ne tombez pas dans le piège des aliments allégés
  • Offrez-lui une alimentation saine et variée basée sur des aliments frais, entiers et cuisinés plutôt que transformés.

Finalement, rappelons qu’en plus d’être concentrées en sucre, les boissons gazeuses renferment aussi parfois de la caféine, un stimulant non recommandé pour les enfants.

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