Les allergies alimentaires

Allergies

L’allergie alimentaire est une réaction anormale ou exagérée du système immunitaire après l’ingestion d’un aliment, d’un ingrédient ou d’un additif alimentaire. Percevant l’aliment comme un danger pour son équilibre, l’organisme déclenche alors une importante réaction pour l’éliminer. En pareil cas, il n’y a pas de chance à prendre : il faut absolument bannir l’aliment problème de l’alimentation.

En fait, ce n’est pas à l’aliment en tant que tel qu’une personne est allergique, mais à une protéine spécifique présente dans cet aliment. Cette substance est aussi appelée l’allergène.

Et c’est durant l’enfance que la plupart des allergies se déclarent. En raison de l’immaturité de l’appareil digestif des tout-petits, de plus grandes quantités d’allergènes sont absorbées, ce qui déclenche les allergies. En grandissant, la plupart des enfants finissent par s’en débarrasser. Toutefois, les allergies sévères et les allergies aux noix, aux arachides, aux graines et aux fruits de mer sont plus susceptibles de durer toute la vie.

Les enfants sont plus touchés

Environ 4% des personnes au Québec ont des allergies alimentaires. Selon l’estimation du Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec, 6 % des bébés et 3 % des enfants (10 ans et plus) présenteraient une allergie alimentaire, contre seulement 1 à 2  % des adultes. La cause la plus fréquente d’allergie chez les tout-petits ? Le lait. Heureusement, cette allergie disparaît  dans 76 % des cas avant l’âge de 5 ans.

Les aliments les plus allergènes

Saviez-vous qu’aussi peu que 10 aliments sont responsables de 90% des réactions allergiques graves?

Au Canada, voici les 10 substances qui sont couramment associées à des réactions allergiques et identifiées comme étant des allergènes prioritaires :

  • Le lait de vache
  • Les œufs
  • Le blé
  • Les arachides
  • Le soya
  • Les noix
  • La moutarde
  • Le sésame
  • Le poisson et les crustacés
  • Les sulfites

Rassurez-vous, les vraies allergies alimentaires ne sont pas courantes. Avant de bannir des aliments de votre alimentation, assurez-vous que c’est vraiment nécessaire. À force d’éliminer à l’aveuglette des aliments présumés coupables, vous risquez de déséquilibrer votre alimentation. Si vous éprouvez des réactions non immunitaires à un aliment (troubles digestifs, etc.), vous souffrez certainement d’intolérances alimentaires.

Consultez notre article sur les intolérances alimentaires pour plus d’informations à ce sujet.

Signes et symptômes d’une allergie alimentaire

Les signes et les symptômes de l’allergie peuvent se déclarer de quelques secondes à plusieurs jours après l’ingestion de l’aliment responsable. De plus, ils varient grandement d’un individu à l’autre, selon le type d’allergie et le degré d’exposition à l’allergène.

Une allergie peut se manifester sous l’une ou sous plusieurs de ces formes :

  • rougeurs et picotements autour de la bouche, sur les lèvres ou sur la langue;
  • enflure des yeux, des lèvres, de la langue ou du visage;
  • larmoiements;
  • crampes d’estomac, vomissements ou diarrhée;
  • changement de la voix, serrement de la gorge, respiration difficile.

Les manifestations peuvent être sous différentes formes d’une réaction à une autre.
Ces symptômes peuvent aussi indiquer la présence d’une autre maladie. Si vous présentez certains de ces symptômes, consultez un médecin.

La réaction anaphylactique

La réaction anaphylactique est une réaction allergique rapide et généralisée très grave. Elle peut toucher tous les systèmes (système cardiovasculaire, respiratoire, digestif…) et peut mener à la mort en quelques minutes si elle n’est pas traitée à temps.

Qu’est-ce qu’un choc anaphylactique?

On parle de choc anaphylactique lorsqu’il y a chute de la pression artérielle. Dans ce cas, l’utilisation d’un auto-injecteur (connu commercialement sous le nom d’Épipen ou d’Allerject) est indispensable.L’auto-injecteur est un dispositif injectable qui contient de l’épinéphrine, un médicament qui peut vous sauver la vie lors d’une réaction allergique grave. L’épinéphrine permet de relaxer vos muscles qui se sont contractés lors du choc anaphylactique et vous aide donc à mieux respirer. Ce médicament permet aussi de corriger la chute de pression artérielle. Mais avant d’avoir besoin de vous servir de votre trousse d’urgence, assurez-vous que votre médecin vous enseigne, à vous et à votre entourage, comment et dans quelles circonstances l’utiliser. Et, surtout, ne partez pas sans elle !

Comment savoir si vous êtes allergique ?

Si vous soupçonnez être allergique à un aliment, faites le test par élimination :

  • Ne mangez pas les aliments que vous suspectez pendant une semaine.
  • Réintroduisez-les un à un dans votre alimentation, à un intervalle de 3 à 7 jours entre chacun.

Vous pourrez ainsi déterminer si vous êtes allergique à un aliment en particulier. Pour éviter des restrictions inutiles et les risques de choc anaphylactique, ce test doit être fait sous la supervision d’un médecin ou d’une diététiste.

Si vous avez déjà eu une réaction allergique sévère, vous ne devez pas utiliser cette méthode.

L’allergie est-elle héréditaire ?

L’allergie à un aliment en particulier n’est pas héréditaire. Mais la tendance à être allergique l’est. Si l’un de vos parents est allergique (aliments, rhume des foins, asthme, eczéma, etc.), vos risques de développer une allergie augmentent de 30 %. Et cette proportion grimpe jusqu’à 80 % lorsque les deux parents présentent une allergie.

Alors, si un ou deux des parents possèdent des allergies, il est optimal d’allaiter son nourrisson jusqu’à 6 mois, mais si cela est impossible, veuillez parler à votre médecin de préparations commerciales pour nourrissons « hypoallergéniques». De plus, il est important d’introduire les aliments avec précaution, c’est-à-dire d’introduire un nouvel aliment à la fois et attendre deux à trois jours avant d’en introduire un nouveau afin de pouvoir détecter immédiatement l’aliment occasionnant une allergie, s’il y a lieu.

Que faire si vous êtes allergique ?

Pour le moment, il n’existe aucun traitement pour les allergies alimentaires. L’élimination de l’allergène demeure encore et toujours la meilleure arme.

  • Évitez complètement les aliments auxquels vous êtes allergiques. L’allergie alimentaire n’est pas proportionnelle à la quantité absorbée : un tout petit morceau de noix dans un gâteau suffit à transformer, parfois très vite, un repas convivial en un véritable cauchemar.
  • Apprenez à déchiffrer les étiquettes sur les contenants des aliments et à reconnaître les mots clés indiquant la présence d’un ingrédient allergène.
  • Informez-vous sur les ingrédients qui sont utilisés pour la préparation des mets avant d’y goûter, et ce, surtout au restaurant.
  • Lavez-vous les mains avant et après avoir manipulé des aliments.
  • Ayez toujours avec vous une dose d’adrénaline (épinéphrine) sous forme d’auto-injecteur ou d’injection et assurez-vous que votre entourage sait comment l’utiliser. Ça pourrait vous sauver la vie !

Une réaction surprenante

Chez certaines personnes, il arrive qu’un choc anaphylactique soit déclenché lorsqu’un effort physique suit la consommation d’un aliment en particulier. On appelle cette réaction allergique «anaphylaxie induite à l’exercice». Étonnamment, l’aliment responsable ne déclenche pas de réaction allergique si sa consommation n’est pas suivie d’un effort physique. Cette forme particulière d’allergie peut survenir chez les enfants et les adultes. La prise d’aspirine ou d’alcool pourrait être impliquée dans ce phénomène. Ainsi, si lors de votre prochain marathon ou dans une soirée dansante bien arrosée, vous sentez que des symptômes d’allergie surviennent (picotements à la bouche, aux mains, difficulté de respirer, etc.), rendez-vous immédiatement aux urgences.

Si vous avez déjà fait une anaphylaxie induite à l’exercice, demandez à votre médecin de vous aider à trouver l’aliment en cause. Ainsi vous pourrez l’éliminer de votre diète si vous prévoyez faire un effort physique dans les 4 à 5 heures suivant son ingestion. .

Laisser un commentaire

error: