Doit-on retarder l’introduction d’aliments allergènes chez des enfants à risque d’allergies?

Les premiers mois de la vie constituent une période particulièrement vulnérable. Plus le nourrisson est exposé à des allergènes, plus il serait susceptible de développer des réactions allergiques durant l’enfance. Par exemple, les études montrent que l’introduction d’aliments complémentaires avant l’âge de 4 mois augmente les risques de développer une dermatite atopique, et ce, jusqu’à l’âge de 10 ans.

Les bébés sont plus vulnérables aux allergies alimentaires jusqu’à l’âge de 2 ans. La paroi de l’intestin des jeunes enfants étant extrêmement perméable, elle laisse passer plus de composés alimentaires entraînant des allergies. C’est ce qui explique pourquoi les allergies alimentaires sont plus fréquentes chez les enfants. Et comme c’est souvent le cas avec les allergies au lait de vache, aux œufs et au soya, celles-ci disparaissent généralement en vieillissant. Par contre, les allergies plus sévères qui peuvent entraîner des réactions anaphylactiques, comme les allergies aux arachides, aux poissons et aux fruits de mer, persistent habituellement jusqu’à l’âge adulte.

L’alimentation joue un rôle crucial dans la prévention de certaines réactions allergiques. Pour diminuer les risques d’allergies de votre tout-petit, voici ce qui est recommandé :

  • Allaiter de façon exclusive jusqu’à l’âge de 6 mois. En effet, il est montré que l’allaitement exclusif pendant les 6 premiers mois diminue considérablement les risques d’allergies de même que leur sévérité, et ce, même chez les familles à risque d’allergies. L’allaitement jusqu’à l’âge de 1 an est encore mieux.
  • Respecter le calendrier d’introduction des aliments solides (calendrier)

Cela étant dit, selon les nouvelles recommandations de la Société américaine de pédiatrie, il n’existe pas de preuve évidente démontrant que l’introduction plus tardive des aliments connus comme étant « allergènes » protégerait un enfant contre les allergies plus tard.

Cela signifie que, contrairement aux recommandations antérieures, il est sécuritaire d’introduire les produits laitiers, les œufs, les arachides, les noix et les crustacés en même temps que les autres aliments (en respectant le calendrier d’introduction). Par contre, votre médecin ou votre allergologue demeure votre meilleur allié pour des recommandations spécifiques à votre situation familiale. La qualité nutritionnelle de la diète d’un enfant en bas âge est très importante. C’est pourquoi il faut éviter les restrictions inutiles.

Ainsi, deux options s’offrent aux parents d’enfants à risque d’allergies :

  1. Introduire les aliments complémentaires après 6 mois en suivant les mêmes recommandations que pour la population en général, et modifier la diète si des allergies se manifestent.
  2. Retarder l’âge d’introduction des aliments les plus allergènes dans le but de contourner temporairement l’apparition des manifestations de l’allergie. Ainsi, avec un enfant plus âgé, il peut être plus facile de communiquer et de détecter les symptômes d’une allergie aussi légers que des picotements dans la bouche, par exemple.

Voici un rappel des aliments à introduire plus tardivement dans l’alimentation de votre enfant à risque d’allergies.

1 an 18 mois 2 ans De 3 à 5 ans
Lait, produits laitiers et produits dérivés du soya Légumineuses et œufs entiers (blanc et jaune) Thon et saumon en conserve Autres poissons, fruits de mer, arachides, noix, kiwi et sésame

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