La vitamine E ralentit la progression de la maladie d’Alzheimer

Alzheimer et Parkinson

Selon certaines études, la vitamine E, parce qu’elle agit à titre d’antioxydant, ralentirait la progression de la maladie d’Alzheimer. Cependant, plusieurs données remettent en doute l’efficacité et la sécurité d’une supplémentation en vitamine E.

La maladie d’Alzheimer est caractérisée par un ensemble de symptômes : perte de mémoire, diminution des facultés de jugement et de raisonnement, changements d’humeur et de comportement, etc. Elle est la démence la plus connue et la plus répandue parmi les personnes âgées de plus de 65 ans.

Des causes inconnues

Chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les cellules du cerveau rétrécissent ou disparaissent progressivement. Encore aujourd’hui, personne ne connaît les causes précises de cette maladie incurable ni comment en arrêter la progression.

Les chercheurs examinent donc divers facteurs qui pourraient être en relation avec la maladie. Ces facteurs, que l’on appelle facteurs de risque, ne sont pas nécessairement à l’origine d’une maladie. Les chercheurs savent qu’ils jouent un rôle dans le déroulement de la maladie, mais ils ne savent pas encore tout à fait lequel.


Voici quelques-uns des facteurs de risque liés à la maladie d’Alzheimer :

  • L’âge : le risque de développer la maladie augmente avec l’âge.
  • Les antécédents familiaux : les personnes dont un proche parent est atteint de la maladie sont plus exposées aux risques de cette maladie.
  • Le niveau d’éducation : un faible niveau de scolarité (moins de 6 ans) augmente les risques de développer la maladie.
  • Les blessures à la tête avec perte de conscience.
  • Le syndrome de Down.
  • L’aluminium dans l’eau potable.

L’activité physique ainsi que les antioxydants (vitamines E, vitamine C et sélénium) font partie des facteurs contribuant à une réduction des risques.


La vitamine E dans le plan de traitement?

La quantité de molécules oxydées au niveau du cerveau serait augmentée chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Parce que la vitamine E est un antioxydant, plusieurs chercheurs ont suggéré qu’elle aiderait à protéger les cellules du cerveau contre d’éventuels dommages menant à l’apparition de la maladie.

La vitamine E est un ensemble de huit molécules différentes qui se retrouvent naturellement dans les aliments. Cependant, dans les études, c’est majoritairement une seule forme de cette vitamine qui est utilisée : l’alpha-tocophérol.

Cet antioxydant fait l’objet de nombreuses études, compte tenu des effets positifs démontrés en laboratoire et sur des animaux. Cependant, seulement trois études randomisées contrôlées à double insu faites chez l’humain se sont intéressées à cette problématique.

En 1996, une importante étude avait observé une diminution modeste de la progression de la maladie avec la prise de suppléments de vitamine E. Toutefois, les calculs mathématiques employés pour obtenir ces résultats positifs ont été contestés par d’autres chercheurs.

En 2005, une autre étude a toutefois présenté des résultats totalement différents. Cette étude a été menée auprès de 769 Canadiens et Américains âgés entre 55 et 90 ans et présentant un trouble cognitif léger. Le tiers des participants de l’étude ont reçu des suppléments de vitamine E pendant 3 ans. Résultat : Il n’y a eu aucune différence rapportée entre la vitesse de progression des troubles cognitifs chez les participants ayant reçu des suppléments et ceux n’ayant rien reçu…

En 2009, une étude s’est plutôt penchée sur le rôle préventif de la vitamine E. Les résultats ont été divulgués selon la « réponse » aux suppléments : c’est-à-dire que les gens qui recevaient la vitamine E et dont les taux de stress oxydatif diminuaient étaient classés dans la catégorie des « répondants » tandis que ceux dont le stress oxydatif ne semblait pas affecté par la vitamine antioxydante étaient dans le groupe des « non-répondants ». Les capacités cognitives des participants « répondants » ont été améliorées comparativement aux « non –répondants » et à ceux recevant un placebo. Toutefois, les « non-répondants » ont vu leur capacité cognitive diminuer davantage que ceux recevant un placebo! Résultats inquiétants, bien qu’exploratoires.

Supplémenter, au cas où?

Bien qu’aucune étude n’ait encore scientifiquement prouvé l’efficacité de la vitamine E dans le traitement de la maladie d’Alzheimer, est-il sécuritaire de prendre un supplément de vitamine E tous les jours?

Les résultats d’une méta-analyse suggère qu’une supplémentation quotidienne de vitamine E (doses de 400 UI et plus, pendant plus d’un an) augmente les risques de mortalité, peu importe la cause du décès.

La supplémentation est particulièrement déconseillée chez les personnes atteintes de diabète ou de maladies du cœur, ainsi que celles faisant usage d’anticoagulants.

Considérant ces résultats, il est fortement recommandé de consulter son médecin avant de prendre des suppléments.

Laisser un commentaire

error: