ÉCHELLE de crédibilité scientifique

L’aspartame : danger?

Selon une récente revue de littérature portant sur les risques de développer un cancer en consommant différents édulcorants, les risques reliés à une consommation modérée d’aspartame seraient inexistants.

Mieux connu sous les noms commerciaux Égal et NutraSweet, l’aspartame provient de la combinaison de deux acides aminés (constituants normaux des protéines), soit l’acide aspartique et la phénylalanine. Cet édulcorant a été mis en marché au Canada en 1981, après avoir répondu aux exigences de la Loi sur les aliments et drogues et du Règlement d’application de Santé Canada. Il est maintenant ajouté à plusieurs boissons dites « diètes » ainsi qu’à plusieurs aliments portant l’allégation « léger » ou « sans gras ».

Y a-t-il des risques à consommer de l’aspartame?

Depuis sa mise en marché, Santé Canada analyse régulièrement les résultats de nombreuses études cliniques effectuées sur des sujets humains et portant sur la consommation d’aspartame et ses risques potentiels sur la santé. La Direction des aliments de Santé Canada a donc fixé une dose journalière admissible (DJA), correspondant à la quantité totale qu’une personne pourrait ingérer quotidiennement, durant toute sa vie, sans effet nuisible. La dose a été fixée à 40 mg d’aspartame/kg de poids corporel/jour, équivalant, en moyenne, à 10 canettes/jour de boissons gazeuses sucrées uniquement à l’aspartame, étant donné que plusieurs produits, maintenant, contiennent un mélange d’édulcorants. Cela rend le calcul de la dose journalière admissible encore plus difficile.


Le 5 mai 2006, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié un rapport confirmant l’utilisation sécuritaire de l’aspartame à des doses modérées. Ce rapport conclue que « sur la base de toutes les preuves actuellement disponibles, il n’y a pas lieu de continuer à réévaluer l’innocuité de l’aspartame, ni d’en revoir la dose journalière permise ». Ces conclusions supportent l’évaluation initiale des scientifiques de Santé Canada concernant l’aspartame.


L’aspartame est dangereuse seulement pour les personnes souffrant de phénylcétonurie, un trouble héréditaire du métabolisme ne permettant pas d’éliminer la phénylalanine de l’organisme, d’où son accumulation dans le sang des personnes souffrant de cette maladie.

Pourquoi s’inquiète-t-on?

Lorsqu’on consomme une boisson ou un aliment sucré à l’aspartame, la phénylalanine se transforme en méthanol, sous-produit souvent pointé du doigt pour sa toxicité dans l’organisme, puis en formaldéhyde et, finalement, en formate. C’est pourquoi de nombreux consommateurs s’inquiètent des impacts de la consommation d’aspartame sur les risques de développer un cancer. Cependant, il faudrait être exposé à une très forte concentration de méthanol, et ce, pendant une longue période de temps pour qu’il y ait un risque pour la santé. Par-dessus tout, sachez que le formaldéhyde est rapidement éliminé de notre système. C’est pourquoi il est quasi impossible d’atteindre une concentration qui représenterait un risque pour la santé.

Les études sur des animaux

Quelques études menées auprès de rongeurs ont indiqué des effets néfastes sur la santé de ces animaux mais, dans bien des cas, la quantité d’aspartame administrée était de l’ordre de 4 à 5 fois la dose journalière admissible pour l’humain (soit l’équivalent de l’aspartame contenu dans 40 à 50 canettes ingérées quotidiennement).

Une étude effectuée sur des rats en 2005 a relevé une augmentation des risques de cancers avec l’administration de doses d’aspartame comparables à celles consommées par l’homme. Dans cette étude, les chercheurs ont administré 7 différentes doses allant de 0 à 5 000 mg d’aspartame/kg de poids corporel/jour pendant toute la vie de 1 800 rats. Les résultats ont montré que le nombre de cas de lymphome et de leucémie était plus élevé chez les rats femelles (pas les mâles) ayant reçu des doses de 20 à 5 000 mg d’aspartame/kg de poids corporel/jour. Cependant, avant de s’alarmer, on devrait prendre quelques points importants en considération.

  • Cette étude a été faite auprès d’animaux et les résultats ne peuvent pas être directement transposés à l’humain, car ce dernier possède un métabolisme fort différent, plus raffiné et plus complexe que celui des rongeurs.
  • Les animaux de cette étude ont consommé, tous les jours de leur vie, une dose précise d’aspartame. Une condition bien difficile à reproduire dans la vraie vie!

Conclusion

Consommés à l’occasion et en quantité raisonnable, les produits « diètes » contenant de l’aspartame ne semblent pas dangereux pour la santé. Cependant, il serait peut-être bon d’évaluer notre consommation quotidienne d’édulcorants étant donné que de plus en plus d’aliments en contiennent.

Enfin, ces aliments ne devraient pas faire partie de notre alimentation habituelle car, en plus d’entretenir notre goût pour les aliments sucrés, ils fournissent souvent peu d’éléments nutritifs. Adoptez plutôt de bonnes habitudes alimentaires et faites de l’exercice régulièrement. Ainsi, vous n’aurez pas à vous déculpabiliser en consommant des produits « diètes » qui entraînent, plus souvent qu’autrement, une surconsommation!

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